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La Musique Contemporaine s'invite dans les Collèges & Lycées

Commande 2012

Fantaisies sur le nom de Sacher

 

 

Voilà une œuvre en chantier depuis des années ! Créée en 2008, la première version pour trio à cordes ne comprenait que six Fantaisies. J’en ai ajouté deux l’année suivante, puis un instrument supplémentaire (le second violon).  Pour le Grand Prix Lycéen des Compositeurs, enfin, j’en ai imaginé une version pour orchestre à cordes. L’enjeu de départ était d’écrire une série de pièces aussi différentes que possible, à partir d’un matériau aussi restreint que possible. Ce matériau commun consiste en un petit motif de six notes, qui correspondent (dans la notation germanique) aux lettres du nom de Sacher (avec quelques entorses) : S (mi bémol)– A (la) – C (do) – H (si) – E (mi) – R (ré). Ce motif a déjà été utilisé par plusieurs compositeurs (dont Dutilleux, Boulez et Britten) dans leurs hommages à Paul Sacher, grand mécène et chef d’orchestre. Unies par l’omniprésence de ces six notes, les huit Fantaisies offrent de forts contrastes de caractère et de style : atmosphère raréfiée “à la Chostakovitch” pour la première, suspendue dans l’aigu ; ton sarcastique et obsessionnel dans la deuxième ; ambiance dramatique et tendue dans la quatrième… Deux autres mettent en avant des voix solistes : l’alto (lyrique) dans la troisième et le violoncelle (rageur) dans la septième. Quelques citations émaillent le discours : ainsi la troisième Fantaisie fait-elle entendre une version déformée d’un passage du Quatuor n° 13 de Beethoven, et la sixième réunit des motifs empruntés à Mahler (Symphonie n° 4), Stravinsky (Symphonie de Psaumes) et Chostakovitch. Une petite chanson enfantine, faussement naïve, clôt le cycle. Bien que fidèle à la version pour quatuor, l’amplification instrumentale de cette version pour orchestre à cordes m’a permis de jouer sur les textures et les sonorités ; j’ai imaginé de nouveaux contrechants et accusé les contrastes entre soli et tutti – donnant à certaines pièces une allure concertante.

Philippe Hersant


© Yannick Coupannec

 

Fantaisies sur le nom de Sacher pour orchestre à cordes

Un des moments forts du Grand Prix Lycéen des Compositeurs réside en la création de l’œuvre du lauréat de  l’année précédente. En 2013, l’Orchestre des Jeunes du CRR de Paris, sous la direction de Xavier Delette, offraient leur concours. A peine plus âgés que les lycéens présents dans la salle, ils ont interprété avec beaucoup d’enthousiasme les Fantaisies  sur le nom de Sacher de Philippe Hersant encadrés par les membres du Quatuor Hermès.

Les Fantaisies sur le nom de Sacher de Philippe Hersant ont été reprises par l'Orchestre des Jeunes du Conservatoire le mercredi 3 avril 2013 à 19h au CRR de Paris, 14 rue de Madrid 75008 Paris.

 

Omer Bouchez, du Quatuor Hermès, au sortir de la création de Philippe Hersant

« Je ne connaissais pas le Grand Prix Lycéen, et je découvre seulement aujourd’hui l’enthousiasme qu’il suscite chez les lycéens : je n’ai jamais joué devant une salle comme celle-ci, remplie de lycéens, qui nous gratifient en plus d’une standing ovation à la fin du concert !
« J’ai fait ma scolarité dans un lycée normal, avec une option musique que j’ai préparée seul, en candidat libre. Je n’ai donc jamais eu accès à la musique contemporaine de cette manière durant ma scolarité et c’est bien dommage. J’aurais bien aimé bénéficier de cours plus spécifiques, et de l’organisation d’un tel prix pour découvrir les diverses musiques qui s’écrivent aujourd’hui.
« Au conservatoire, heureusement, l’enseignement de la musique contemporaine occupe une place de plus en plus importante, avec des résidences de compositeurs et des ateliers spécifiques. »