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La Musique Contemporaine s'invite dans les Collèges & Lycées

Édition 2011

 

Comité de sélection

Le Comité de sélection du 12ème Grand Prix Lycéen des Compositeurs était composé de :

  • Jacques Bonnaure, journaliste
  • Jérome Ducroq, pianiste
  • Donatienne Michel-Danzac, soprano
  • Antoine Pecqueur, journaliste
  • David Sanson, journaliste
  • Philippe Thanh, rédacteur en chef de La Lettre du Musicien
  • Yutha Tep, journaliste
  • Laurent Vilarem, journaliste

 

La sélection

 

Textes de Jacques Bonnaure

Sélection lycée
Lauréat 2011

Paroles contre l'oubli

Œuvre sélectionnée : Paroles contre l'oubli, pour chœur de chambre a cappella [extraits]

Durée : 10'35"

Année de composition : 2009

Création : 27 septembre 2009 à Ville-sous-la-Ferté, Abbaye de Clairvaux, dans le cadre du festival Ombres et Lumières, par Les Cris de Paris sous la direction de Geoffroy Jourdain

Disque : Clairvaux, or les murs

Label Æon/Outhere (AECD1092)


Plages : CD n°1, n° 6 à 10

Partition : Éditions musicales du Tremble


Paroles contre l’oubli est un cycle de dix pièces chorales a cappella sur des textes de prisonniers de la centrale pénitentiaire de Clairvaux. Deux pièces ont été choisies. Les Affres de l’oubli (poème de S.-M) est traité d’abord sur un mode parlé, à la manière d’un slam, suivi par une mélopée sans texte soutenue par des chuchotements parlés à mi-voix. Le texte est un long poème d’Augustin F.-A, proche de l’écriture surréaliste avec ses images en cascade. La seconde pièce, sans titre, est un poème en langue basque, dans lequel le prisonnier refuse d’oublier son identité. La musique est constituée par un long lamento, une sorte de vocero soutenu par des interventions percussives.

Thierry Machuel (1962)

Né à Paris, Thierry Machuel a consacré la majeure partie de son travail à l’art choral, sur des textes d’auteurs contemporains dans toutes les langues. Son œuvre aborde aujourd’hui des territoires de plus en plus éloignés des langues européennes, avec un intérêt marqué pour les textes de témoignage, les écrits de résistants ou de communautés ayant des expériences de vie singulières. Il anime des ateliers d’écriture auprès des détenus de la prison de Clairvaux, afin de mettre en musique leurs textes. Ses œuvres issues de cette démarche, Paroles contre l’oubli et Nocturnes de Clairvaux, ainsi qu’un film documentaire ont fait l’objet du présent CD. Il a été pensionnaire de la villa Médicis de 1996 à 1998, de la Casa de Velazquez de 1999 à 2001, et vient d’obtenir une bourse de la fondation Beaumarchais (SACD) ainsi qu’une commande du ministère de la Culture pour la composition de son prochain opéra. Ses œuvres chorales sont jouées aujourd’hui dans de très nombreux pays.

iv 4-4

Œuvre sélectionnée : iv 4-4, pour clarinette

Durée : 5'02

Année de composition : 2008-2009

Création : 21 juin 2009 à Berlin (Allemagne), Siemensfabrik, par l'ensemble Neue Musik Berlin, Ganesha.

Enregistrement : 4 et 5 janvier 2010 à Ivry-sur-Seine, Studios 4'33", par l'Ensemble Alternance (Jean-Luc Menet, flûte / Jean-Pierre Arnaud, hautbois / Dirk Deschaemaeker, clarinette / Florian Coutet, tuba)

Disque : Mark Andre

Label Stradivarius (STR33837)

Plage : n° 4

Partition : Éditions Peters

Production : Ensemble Alternance / Stradivarius

Avec le soutien de : MFA, FCM, Ernst von Siemens Musikstiftung, Éditions Peters (Frankfurt), Éditions Ricordi (München)


iv 4 (2008-2009) est un cycle de cinq pièces pour flûte, hautbois, clarinette et tuba. La pièce “iv4-4”, très sobre, faite de longues notes de tenues ou parfois à peine modulées dans un tempo très lent, permet aux instrumentistes de travailler leur souffle, de se concentrer sur le son. Vers la fin de la pièce, des sons presque imperceptibles proviennent de l’intervention du soliste sur l’instrument lui-même. À propos d’iv, qui comprend également des pièces pour un seul instrument, le compositeur notait justement que « la composition d’un cycle permet de traiter une métaproblématique compositionnelle sans avoir pour autant le souhait et/ou l’illusion d’être complétif. Celui-ci est une sorte de “laboratoire de recherche” qui a de ma perspective pour finalité l’ouverture d'autres espaces créatifs intérieurs encore inexplorés. C’est pourquoi iv est un cycle de pièces de musique de chambre qui positionne l’introversion comme problématique centrale ». Musique effectivement retournée sur elle-même, musique introvertie, elle se situe souvent aux limites de la perceptibilité. Musique du silence, eût dit Mallarmé… Art subtil, subtilior même pour reprendre la terminologie appliquée aux plus complexes compositeurs du Haut Moyen Age – qui fascinent évidemment le compositeur de iv.

Mark Andre (1964)

Après avoir obtenu de nombreux prix au Conservatoire de Paris, Mark Andre a étudié trois années auprès de Helmut Lachenmann à la Musikhochschule de Stuttgart (“große Prüfung”). A partir de 1996, il développe sa maîtrise de l’informatique musicale auprès d’André Richard et de l’équipe du Studio expérimental de la Fondation Heinrich Strobel de Fribourg-en-Brisgau. Pensionnaire de la Villa Médicis de 1998 à 2000, il est par la suite titulaire de nombreux prix : Kranischsteiner Musikpreis de Darmstadt, Opéra de Francfort, Kompositionsförderpreis de la Fondation artistique Ernst von Siemens, Orchestre de la SWR au Festival de Donaueschingen. En 2008, il reçoit le prix de l’Académie des arts de Berlin dont il est devenu membre en 2009. En 2010, il est élu membre de l’Académie des arts de Saxe. Il enseigne aujourd’hui la composition musicale au Conservatoire de Strasbourg et à la Musikhochschule Carl Maria von Weber de Dresde. Il habite Berlin. 

Uncut, solo n° 7

Œuvre sélectionnée : Uncut, solo n° 7 pour orchestre

Durée : 9'36

Année de composition : 2008-2009

Création : 27 mars 2009 à Paris, Cité de la musique, par l’Orchestre Philharmonique de Liège Wallonie-Bruxelles sous la direction de Pascal Rophé

Disque: 7 solos pour orchestre

Label : Naïve (MO782180)

Plage : CDn°2, plage n° 3

Enregistrement : du 13 au 16 avril 2009 à Liège (Belgique), Salle Philharmonique, par l’Orchestre Philharmonique de Liège Wallonie-Bruxelles sous la direction de Pascal Rophé

Partition : Éditions Salabert

Avec le soutien de : MFA, FCM.


De 1992 à 2009, Pascal Dusapin a composé sept solos d’orchestre, pièces symphoniques conçues pour un orchestre de vastes dimensions. Bien qu’elles soient indépendantes, elles entretiennent cependant des liens entre elles « sept épisodes autonomes se régénérant d’eux-mêmes, fécondant d’autres possibles et proliférant sur les interstices laissés entrouverts par les flux précédents », selon les propos de l’auteur. Uncut, le dernier de ces solos, pourrait se traduire (mal) par “non coupé”, ou “in-fini”. Le matériau des pièces précédentes se retrouve ici remis à plat sous la forme d’une pièce relativement brève, qui semble ne pas progresser, qui se polarise autour des quelques sons stables qui assurent d’ailleurs la continuité du flux d’ensemble et une lisibilité maximale.

Pascal Dusapin (1955)

Pascal Dusapin est un des rares compositeurs de sa génération dont la renommée a dépassé les frontières du monde de la musique contemporaine. Il se définit d’abord par son indépendance. S’il suivit les cours de Messiaen, Xenakis, Donatoni, ce fut toujours en auditeur libre. Il a su dépasser le cliché du compositeur d’avant-garde et rompre avec l’image très datée du "musicien de l’avenir" (il a pu parler du « fatras idéologique sur les prétendues voies de l’avenir musical »). Dans ses œuvres instrumentales comme dans ses opéras (Roméo et Juliette, Medeamaterial, To be Sung, Perelà, uomo di fumo, Passion) ou dans ses impressionnantes pages symphoniques (les Solos d’orchestre), il apparaît plutôt comme un homme du présent, soucieux des enjeux culturels de son époque, aussi lié aux musiciens qu’aux plasticiens et aux écrivains. Tout en ayant conservé sa confiance à l’instrumentarium classique, à l’orchestre symphonique, aux formes comme le quatuor à cordes, le concerto ou l’opéra, Dusapin a su les renouveler.

Déjà

Œuvre sélectionnée : Déjà, pour piano, piano-disklavier et électronique (1999)

Durée : 12'21

Année de composition : 1999

Création :16 septembre 2010 à Asnières-sur-Oise, Fondation Royaumont, dans le cadre du festival Voix Nouvelles, par Jean-Pierre Collot (piano)

Disque : Dans l'heure brève

LabelL'Algarade (CC874722)

Plage :  n° 4

Enregistrement : 4 juillet 2006 à Paris, Ircam-Centre Pompidou, par Jean-Marie Cottet (piano) et Frédéric Voisin (informatique musicale Ircam)

Partition : inédite

Production : Ensemble Court-Circuit / L'Algarade

Avec le soutien de : MFA, FCM, Berliner Künstlerprogramm des DAAD (Deutscher Akademischer Austauschdienst).


Déjà, commandé par le département du Val-d’Oise pour la Fondation Royaumont et la ville de Sarcelles, est écrit pour piano, disklavier et dispositif électronique. Le piano et le disklavier sont accordés à un quart de ton de distance, ce qui crée un effet de timbre très particulier. La pièce est en trois parties. La première, très brève (environ une minute), fait entendre une situation musicale aisément repérable, une forme de toccata brillante qui est en fait la fin du processus développé dans les deux parties suivantes (d’où le titre). La deuxième “plus longue” « révèle la trajectoire parcourue pour aboutir à la situation exposée au premier mouvement ». La dernière partie, lente, est criblée de silences. L’œuvre peut donc se lire comme une sorte de flash-back, à la manière de ces œuvres circulaires médiévales exposées sous forme d’énigmes qui proclamaient « Ma fin est mon commencement ».

 

 

Jean-Luc Hervé (1960)

Après des études au CNR de Boulogne puis au Conservatoire de Paris où il travaille avec Gérard Grisey, Jean-Luc Hervé complète sa formation à l’Ircam dans le domaine de la composition assistée par ordinateur et des nouvelles technologies. Sa carrière est désormais lancée. Il reçoit de nombreuses commandes en France et dans le monde et obtient plusieurs résidences. Les ensembles de musique contemporaine les plus réputés jouent ses œuvres. Il devient professeur de composition aux conservatoires de Nanterre puis de Boulogne-Billancourt. Synthèse de plusieurs esthétiques contemporaines, sa musique se nourrit de ses rencontres et de ses voyages. Si son travail avec Gérard Grisey fut déterminant, son séjour au Japon, à la villa Kujoyama de Kyoto, ne le fut pas moins, lui ouvrant de nouveaux horizons sonores et culturels. Ces dernières années, Jean-Luc Hervé a travaillé à la création d’un jardin sonore à Paris, projet commun de l’Ircam et de la ville de Paris.

Symphonie du Jaguar

Œuvre sélectionnée :  Symphonie du Jaguar, pour clarinette, trombone, violon, violoncelle, 5 voix de femmes et orchestre

Durée : 5'02 (premier mouvement)

Année de composition : 2001-2022

Création : 12 février 2003 à Paris, Maison de Radio France, dans le cadre du Festival Présences, par l'Ensemble Zellig et l'Orchestre National d'Île-de-France sous la direction de Heinz-Karl Gruber

Disque : Symphonie du Jaguar

LabelHarmonia Mundi (HMC905267)

Plage : plage n° 1

Enregistrement : 13 février 2009 à Metz, L'Arsenal, dans le cadre du Festival Présences, par l'Ensemble Zellig et l'Orchestre Philharmonique de Radio France sous la direction de François-Xavier Roth

Partition : Éditions Schott

Coproduction : Ensemble Zellig, Radio France / Harmonia Mundi

Avec le soutien de : MFA.


La Symphonie du Jaguar, en quatre mouvements, est écrite pour un ensemble de solistes (clarinette, trombone, violon et violoncelle), cinq voix de femmes et orchestre. Dans la culture maya, le jaguar représente les forces chtoniennes, celles des profondeurs de la terre où de terribles sacrifices nourrissaient le soleil pour assurer son retour à la surface de la terre et la continuité du temps. La symphonie fait ainsi référence à la course du temps et à la régénération du soleil dans les entrailles de la terre. Le premier mouvement fait entendre des voix mystérieuses. Le chœur énonce le comput des jours au milieu d’un bruissement de la nature. Les mouvements suivants évoquent les astres et les mondes souterrains. Dans cette symphonie, et notamment le mouvement initial, le compositeur s’est montré particulièrement sensible aux inquiétants mystères de la nature. C’est un des rares compositeurs d’aujourd’hui à traduire dans un langage personnel et raffiné « tout un monde lointain » venu du fond des âges.

Thierry Pécou (1965)

Thierry Pécou, suit le cursus classique du compositeur en France (piano dès 9 ans, puis au Conservatoire de Paris, orchestration et composition, en 1987 et 1988) ; il a fondé en 1998, l'Ensemble Zellig (solistes instrumentaux et vocaux) qu'il dirige pour ses propres compositions. Sa première œuvre significative est le Stabat Mater (1990). Il pratique usuellement le piano. Son style est qualifié de moderniste-synthétique-coloriste. Pour se faire connaître, il a  choisi le « terrain », c'est-à-dire la proximité avec les régions françaises, à l'occasion de festivals, et la collaboration active avec les jeunes artistes (musiciens, comédiens, danseurs) ; les cultures musicales extra-européennes (Mexique, Brésil) sont sources d'inspiration dans son  propre langage qui recherche les combinaisons de sons inouïs, avec prépondérance d'instruments métalliques et de traditions éloignées les unes des autres (entre autres, le gagaku japonais avec l'organum grégorien) ; sa musique est exigeante, mais curieusement d'accès plutôt facile, à la fois tonale et atonale, rituelle (mais non répétitive), voire jubilatoire.
En 2005, il a été nommé aux Victoires de la Musique classique.
En 2008, la création, à Nanterre, de son opéra Les Sacrifiées sur un texte de Laurent Gaudé, a connu un grand retentissement, de même que L’Amour coupable, créé à Rouen en 2010.

Cercles lointains

Œuvre sélectionnée : Cercles lointains, pour orgue

Durée : 5'16 (7ème mouvement)

Année de composition : 2007-2008

Disque : Cercles réfléchissants

Label : Naxos (8.570892)



Plage : n° 8

Enregistrement : 27 et 28 octobre 2008 à Paris, Église Saint-Étienne-du-Mont, par Jean-Baptiste Robin (orgue).

PartitionGérard Billaudot Éditeur


« Cercles réfléchissants constitue une étape dans mon parcours, car elle utilise les douze modes à symétrie répétitive et les vingt-trois modes réfléchissants que j’ai élaborés en 2005. Ces modes prolongent la nature de la gamme chromatique tempérée et complètent les échelles déjà découvertes au 20e siècle (les sept modes à transpositions limitées d’Olivier Messiaen par exemple). Ils présentent tous une symétrie à l’intérieur de l’octave : les modes réfléchissants possèdent un axe central situé sur une note réelle ou entre deux notes, les modes à symétrie répétitive se composent d’une suite d’intervalles qui est répétée. Les sept mouvements sont disposés symétriquement autour d’une pièce centrale intitulée Cercles réfléchissants. Celle-ci emploie une écriture d’une rigueur presque absolue, où chaque note est liée à une autre par une symétrie réfléchissante d’ordre mélodique (mélodies circulaires), modal ou harmonique (modes et accords réfléchissants). Les deux pièces, Cercles de danses et Cercles lointains, s’apparentent par leur vivacité rythmique et leur virtuosité. La première fait progressivement émerger les éléments thématiques du recueil, tandis que la dernière les fait disparaître peu à peu. » (Jean-Baptiste Robin)

Jean-Baptiste Robin (1976)

Né à Clamart (Hauts-de-Seine), Jean-Baptiste Robin effectue ses études musicales au CNSMD de Paris où il obtient cinq premiers prix premier nommé. Il y étudie l’écriture avec Jean-François Zygel, Edith Lejet, Jean-Claude Henry, Olivier Trachier, l’orchestration avec Marc-André Dalbavie et l'orgue avec Olivier Latry et Michel Bouvard. Il se perfectionne ensuite dans la classe de composition de George Benjamin au King’s College of Music de Londres où il obtient un master.

Sa carrière de soliste l'amène à se produire dans le monde entier, sur les cinq continents et dans plus de 35 pays. En soliste il est invité sur des scènes internationales comme le Walt Disney Concert Hall de Los Angeles, le théâtre Mariinsky de St. Petersbourg, le Sejong Cultural Center de Séoul et le Musashino Recital Hall à Tokyo et il fera ses débuts en Chine en 2018 dans les plus prestigieuses salles de concert. Depuis 2010 il est organiste « par quartier » de la Chapelle royale du château de Versailles. Il a enseigné l'écriture au CRR de Nantes et il est actuellement professeur d’orgue et d'écriture au CRR de Versailles.

Sa discographie compte plusieurs Diapason d’Or et son catalogue comprend une quarantaine d’opus, allant de l'instrument soliste au grand orchestre symphonique. « Sa musique forte et inspirée « exprime, montre, raconte et donne à imaginer [...] par l'utilisation de modes symétriques qui lui sont propres et appelés "réfléchissants". [...] Il pose les bases d'un univers ample et stable et invente une couleur singulière et immédiatement reconnaissable » (Michel Gribenski). Jean-Baptiste Robin a reçu de nombreux prix et récompenses et ses œuvres ont été exécutées par d’importantes formations symphoniques et des musiciens prestigieux (Pierre Boulez, Laurent Petitgirard, David Guerrier, Xavier Phillips…).

Ses partitions sont publiées chez Gérard Billaudot Éditeur.

Un retour

Œuvre sélectionnée : Un retour, pour sept voix et six instruments (2010)

Durée : 5'03

Année de composition : 2010

Création : 17 juillet 2010 à Aix-en-Provence, Domaine du Grand Saint-Jean, dans le cadre du Festival d'Aix-en-Provence, par Hugo Oliveira (baryton) - Néstor Fabris, Mariana Rewerski (mezzo-soprano) - Marta, Matthias Champon (trompette), Thomas Callaux (trombone), le Quatuor Face à Face, l'Ensemble Musicatreize sous la direction Roland Hayrabedian

Disque : Un retour/El regreso

LabelActes sud (ISBN 978-2-7427-9130-9)

Plages : n° 1 et 2

Enregistrement : 12 et 13 juin 2010 à Arles, Chapelle du Méjan, par Hugo Oliveira (baryton) - Néstor Fabris, Mariana Rewerski (mezzo-soprano) - Marta, Matthias Champon (trompette), Thomas Callaux (trombone), le Quatuor Face à Face, l'Ensemble Musicatreize sous la direction Roland Hayrabedian

Partition : Gérard Billaudot Éditeur

Coproduction : Festival d'Aix-en-Provence, Ensemble Musicatreize et Actes Sud

Avec le soutien de MFA, Fondation Orange


Un retour/El regreso. L’écrivain Alberto Manguel et le compositeur Oscar Strasnoy, tous deux Argentins de naissance et liés à la France, évoquent les déchirements de l’exil et du retour dans cet opéra intime qui oscille entre remémoration réaliste et rêverie virgilienne. Opéra de chambre d’une cinquantaine de minutes, commandé par le Festival d’Aix-en-Provence et l’ensemble Musicatreize, El regreso a été créé à Aix en juillet 2010. Il se compose de treize séquences. Au cours de la première (“Aéroport” et “Douane”), l’ensemble vocal, qui chante à la fois sur des paroles françaises, espagnoles et latines, est émietté en microinterventions vocales accompagnées d’une instrumentation percussive. Dans la deuxième, le dialogue entre Fabris et le douanier se fait en mode récitatif sur un accompagnement sobre. C’est une des caractéristiques de cet opéra que de mettre en œuvre différents modes d’utilisation de la voix, toujours en rapport avec le contexte dramatique.

Oscar Strasnoy (1970)

Oscar Strasnoy s’est un jour défini comme « un Argentin de Paris ». Mais il ajoutait aussitôt « on pourrait aussi dire que je suis un Parisien né en Argentine. Je viens d’une famille d’immigrés russes installés en Amérique du Sud et, après avoir vécu moi-même dix-huit ans en Argentine, j’ai décidé de partir pour l’Europe. Sinon je suis un compositeur porté sur la littérature, une sorte de musicien littéraire ou de littéraire musicien, c’est selon ». Il a commencé ses études musicales à Buenos Aires, sa ville natale, et les a poursuivies à Paris — où il travaillera avec Michaël Levinas, Gérard Grisey et Guy Reibel — et à Francfort où il sera l’élève de Hans Zender. Cosmopolite de naissance, pourrait-on dire, il a travaillé sur divers continents mais s’est fixé à Paris. Depuis son opéra Midea, plusieurs de ses œuvres les plus importantes sont scéniques et repensent, au-delà du concept traditionnel d’opéra, le rapport entre théâtre et musique. Cependant, il a composé de nombreuses partitions instrumentales ou symphoniques comme le Scherzo dédié à l’Orchestre Philharmonique de Radio France (2006) ou la série des Sum. Il a été le compositeur invité du Festival Présences 2012 avec une rétrospective de ses œuvres en quatorze concerts au Théâtre du Châtelet produit par Les concerts de Radio France.